Mourir un jour…

Ben oui! Un jour je mourrai et tous ceux que j’aime aussi !!! Et ça me fait CAPOTER !!

On ne pense pas à ça : c’est interdit, tabou, pourtant c’est une partie importante de la vie, la plus négligée mais qui demande préparation et une attention particulière, comme une naissance au fond.

Si on y regarde de plus près, on meurt un peu chaque jour…

J’ai si peur de mourir; ça me rappelle (un peu) à quel point j’étais terrifiée à l’idée d’accoucher; je savais bien que je n’avais pas le choix, mais au moins je me préparais à la rencontre d’un être que j’aimerais infiniment…

Lorsque je mourrai qui sera au rendez-vous?

À chaque fois qu’un proche décède, je remarque que tout s’arrête, la vie ralenti, je ressens le moment présent de façon très intense et étrangement je me sens plus vivante! En plus de la peine, de la très grande peine, ça me ramène à ma propre finalité.

J’ai peur, tellement… mais au fond de moi quelque chose me dit que tout ça n’est qu’une illusion : ma vie est un rêve, une sorte de passage, une école, je sais pas trop, mais qu’à la fin je retournerai vers mon vrai chez-moi…

D’où me vient ce sentiment?

J’ai l’impression d’être en deuil depuis ma naissance; la première journée à la maternelle, mon enfance qui a fait place à l’adolescence, les déménagements, le départ de mes enfants…

Ces petites morts me préparent-elles pour l’ultime et la définitive?

Je crois que oui, parce que la vie est bien faite et ne me donne que ce que je suis capable de prendre, un jour à la fois. Donc elle m’envoie des petites pratiques ☺️

J’ai survécu à tous ces deuils, un après l’autre. Je crois m’être surpassé à certains moments, tellement la souffrance ressemblait à un enfer sans fin.

Justement parlons-en de l’enfer; on dit souvent que c’est ici sur terre qu’on le vit, une sorte de purgatoire, à mon humble avis le monde des ténèbres n’est pas un lieu mais un état d’esprit.

Et si la mort n’était qu’une porte qu’on ouvre de l’intérieure et que la vraie vie se déployait de l’autre côté du miroir?

Me sentir éternelle, aussi légère que la brise, le souffle du vent qui mènerait mon âme dans une spirale de joie et d’une paix infinie avec pour musique de fond, une symphonie grandiose par laquelle je ressentirais tout l’amour que j’aurais donné et reçu en retour. Être une vague qui se laisse bercer par l’immensité de l’océan.

Oui! Un jour la mort viendra, mais elle portera un autre nom… elle s’appellera : la plénitude, car je retrouverai ma vraie famille et je comprendrai que toute ma nostalgie n’était que de l’ennui de ce qui me manquait depuis le premier jour : mon retour à la maison. Amen

Manou 🦋