Je suis cette personne qui a peur de tout! Ça n’a pas toujours été ainsi, la vie m’a faite comme ça. Je suis insécure et peu sûre de moi.
J’ai passé ma vie dans une chaloupe et cette chaloupe s’est souvent retrouvé dans des eaux tumultueuses.
Je me suis accroché pourtant, j’ai résisté comme j’ai pu, mais j’ai souvent chaviré .
J’ai côtoyé des gens , bien installés dans leur immense bateau de croisière, d’autres dans des navires qui fendaient vents et marées.
Moi je continuais à ramer, beau temps, mauvais temps. Je ne me suis jamais sentie démunie pour la simple bonne raison que je ne connaissais pas autre chose. J’ai failli écrire: je ne connaissais pas mieux.
Mais qu’est-ce qui est le mieux? Un paquebot luxueux qui coule, parce que trop chargé de facilité et de confort? Où ma petite chaloupe qui n’aspire qu’à vivre et s’en sortir?
Oui je sais, tous les gros bateaux ne coulent pas, et toutes les petites chaloupes ne se cassent pas. Elle doivent simplement être plus vigilantes.
Vogue vogue mon petit bateau
En tout cas, je peux vous dire que j’ai eu peur de temps en temps, à d’autres moments j’arrivais à me laisser porter, mais j’ai toujours avancé, de force, de peur, par survie mais surtout pour l’envie de vivre.
On était deux, des fois plusieurs, mais en général j’étais seule dans ma petite embarcation, des fois c’est mieux comme ça, parfois, mieux vaut être seul que de ramer pour deux.
Est-ce que j’aimerais partir en croisière entouré de luxe? Sûrement! Mais je finirais par m’ennuyer, trop de monde , trop de fioritures …
Finalement mon sort me convient très bien! Je suis là où je dois être. J’ai tout ce qu’il me faut. J’ai toute ma tête, la santé et l’ambition de me dépasser.
Et vogue la galère
… ou go with the flow. Peu importe l’embarcation, chacun doit vivre sa mission personnelle. Il paraît que nous choisissons notre chemin de vie, avant de naître, moi j’y crois, parce que ça fait mon affaire! Parce que je ne suis pas une victime, chaque jour je choisis , je décide pour moi et c’est une liberté à laquelle je tiens, mon propre pouvoir!
Alors advienne que pourra, je dirige ma chaloupe, ma vie. C’est moi le capitaine…
Un jour j’aurai toutes mes réponses, mais en attendant, rame! rame! rame !
