Tu ne reviendras pas

Je viens de comprendre, tout juste à cet instant, tu ne reviendras pas!

Ça m’a pris du temps, n’est-ce pas ? Mais non je ne suis pas folle, je savais depuis le premier jour que tu partais pour toujours, oui je le comprenais…

Je m’ennuie. C’est tout. Je m’ennuie tout l’temps. De ta présence, de tes rires et même de tes tristesses. Surtout celles que j’étais la seule à savoir consoler.

Tu ne reviendras pas

Et je reste là, comme si je t’attendais encore. Le téléphone ne sonne pas souvent, j’ai rarement de tes nouvelles. Je t’envoie des textos juste pour te dire que je t’aime et que je pense à toi.

Pourtant nous ne sommes pas en froid, enfin je ne crois pas. Tu me le dirais sinon?

Hier j’ai vu un petit garçon tout blond , tout mignon et je t’ai reconnu, dans ses grands yeux et son petit rire d’ange.

Tu ne reviendras pas

Pourquoi ai-je tant de misère à comprendre, à accepter?

Je me suis souvent senti maladroite avec toi, jamais assez bien, mais je jure que j’ai fais de mon mieux, avec ce que la vie m’avait donné.

Je n’ai pas toujours compris ta grande sensibilité, je la sentais pourtant… une autre de mes maladresses…

J’essayais de t’expliquer la vie telle que je la percevais , ses hauts et ses dangers, j’avais si peur qu’on te blesse!

Tu ne viens plus jamais…

Et je t’attends. Je me fais croire qu’un jour, bientôt, tu auras le temps.

Le temps de jaser comme quand tu étais petit, tout petit…

Aujourd’hui je me suis surprise à t’appeler mon grand en parlant de toi, avec toute cette fierté qui m’habite d’être ta mère.

Cette année à Noël, je t’observais du coin de l’œil et j’ai réalisé que tu étais devenu un homme.

Viens dont nous voir de temps en temps

Nous ici , nous ne changeons pas , à part peut-être que nous manquons de souplesse, quelques courbatures ici et là, nous sommes moins fluides dans nos gestes, sinon ton père raconte toujours les mêmes jokes niaiseuses, et moi, et bien je rouspète encore et toujours.

Nous faisons partie de ton passé, mais espérons vivre un peu dans ton présent, vu que l’avenir commence à devenir un peu plus floue.

Aujourd’hui les j’aurais donc dû et les si j’avais su, riment avec les pardonne-moi,

Même si tu as quitté la maison depuis longtemps maintenant , qu’on se voit moins souvent, même si je devenais sénile un jour, je sais que je ne t’oublierai jamais mon grand.

Manou 🩵